Le supermarché sans caisse, c’est pour demain !
Posté le 07 Juil. 2017
En 2016, Amazon a ouvert un magasin d’alimentation sans caisse à Seattle. Amazon Go est en version beta, uniquement accessible à ses employés. Encore expérimental, le concept est susceptible d’accélérer l’avènement des magasins sans caisse. Dans un monde du retail en constante mutation, une révolution est en marche et la pression sur la grande distribution traditionnelle pourrait rapidement s’accroître.
Les courses au supermarché, avec files d’attente interminables, codes barres récalcitrants et autres paiements par carte bancaire qui ne marchent pas, ça vous barbe ? Amazon s’est attaqué au problème en créant Amazon Go, le premier supermarché sans caisses. En résumé, vous entrez dans la boutique, vous scannez votre smartphone sur une borne à l’entrée du magasin, vous prenez ce que vous voulez et vous partez. Plus simple, ça n’existe pas. Mais alors, tout est gratuit ? Ne rêvez pas, le montant de vos achats est débité via votre compte Amazon. Une armada de caméras et de capteurs vous suit à la trace, surveille chacun de vos gestes et détecte les produits que vous mettez dans votre panier, qui vous seront facturés en ligne une fois la porte de sortie franchie. Ce concept de supermarché sans caisse utilise les mêmes technologies que les voitures autonomes, une combinaison d’intelligence artificielle et de capteurs.
Des achats instantanés pour dépenser plus
Certes, l’ambition affichée d’Amazon est de faciliter la vie de ses clients. Mais cette expérience totalement dématérialisée n’est pas dénuée d’avantages pour le géant des achats en ligne. D’une part, le paiement étant presque inexistant dans la tête du client, ce dernier est susceptible de céder plus facilement à ses impulsions, donc de dépenser plus. Sur ce point, le magasin sans caisse rejoint dans l’esprit les dispositifs d’achat en un clic et les boutons acheteurs Dash déjà mis en place par Amazon pour développer l’achat instantané en ligne. D’autre part, Amazon tient là un terrain rêvé pour collecter des données sur vos habitudes et vos comportements d’acheteur. De fait, ce magasin sans caisse, à l’instar de la librairie physique précédemment ouverte par Amazon à Seattle, constitue une opportunité de plus pour faire du data marketing, puissant levier de croissance. Après s’être lancé dans la vente en ligne de nourriture et de boissons, nul doute qu’Amazon saura tirer profit de ses observations sur le terrain ! Last but not least, pour bénéficier de ce service, il faut naturellement être client d’Amazon, ou le devenir… Il faut aussi avoir téléchargé l’application Amazon Go. Tout ceci, ajouté aux services Dash Button et Amazon Dash Replenishment (qui permet à des appareils connectés de commander des consommables automatiquement), lancés en France en 2016, procède d’une même volonté : automatiser au maximum les procédures, favoriser les achats instantanés et rendre plus difficile la comparaison des prix. Un client captif est un client moins volatile.
Un concept prometteur
Toutefois, il vous faudra patienter encore pour entrer dans cette boutique sans caisse, car le concept Amazon Go est encore en phase d’expérimentation à Seattle : la boutique de 170 m2, qui a ouvert ses portes en 2016 au siège social de la firme, est en version beta, uniquement accessible à ses employés. Le géant américain tâtonne encore : au-delà de 20 clients présents en même temps, caméras et capteurs seraient perdus. Il n’en reste pas moins que ce prototype est susceptible d’accélérer l’avènement des magasins sans caisse, dans un monde du retail en constante mutation. En outre, d’autres concepts, plus ou moins proches, sont à l’étude ou ont déjà vu le jour dans le monde. Un exemple ? La chaîne de cafés suédoise Wheelys, présente dans 45 pays, a ouvert récemment sa première boutique sans personnel à Shanghai, sur la base d’une technologie mise au point par l’entrepreneur suédois Robert Ilijason. Début 2016, ce dernier avait ouvert la première épicerie de village automatisée, ouverte 24 heures sur 24. Après avoir déverrouillé la porte du magasin grâce à une application mobile, le client scannait ses achats sous l’œil de simples caméras de surveillance. Fin 2016, Robert Ilijason a vendu son invention à Wheelys, qui compte bien ne pas en rester là. En France, certains distributeurs expérimentent les casiers de retrait en guise de magasins automatiques. Une révolution est en marche et la pression sur la grande distribution traditionnelle pourrait rapidement s’accroître.