Interview croisée : Sandra & Issaka nous parlent du métier de Visual Merchandiser
Posté le 16 Déc. 2020
Sandra Da Conceicao et Issaka Bance sont arrivés chez TechSell en septembre et octobre 2020 sur des postes liés au Visual Merchandising. En quoi consiste leur métier de Visual Merchandiser ? Qu’est-ce que le Visual Merchandising, et quelles sont les qualités requises pour exercer cette fonction ? Découvrez leurs réponses dans notre interview croisée !
Bonjour à tous les deux ! Pourriez-vous vous présenter ?
Sandra : Moi c’est Sandra, j’ai 32 ans, et je suis Visual Merchandiser chez l’agence TechSell depuis septembre 2020 ! Je m’occupe de la région Paris-Est pour le compte d’adidas chez TechSell.
Issaka : Je m’appelle Issaka Bance, j’ai 29 ans et je suis Chef de projet Visual Merchandiser. J’ai intégré TechSell il y a maintenant 2 mois, pour adidas.
Pourriez-vous nous expliquer vos métiers le plus simplement possible ?
Sandra : Être Visual Merchandiser, c’est être en charge de la mise en avant des produits au sein d’une enseigne, il consiste à l’aménagement du point de vente. Dans le prêt-à-porter comme dans les autres secteurs, cela passe par beaucoup de spécificités : l’identité visuelle, l’agencement du mobilier dans le point de vente afin d’optimiser la circulation des clients, le placement des produits selon les zones chaudes ou les zones froides… Le but étant bien évidemment, comme pour tous les métiers du retail, de booster le chiffre d’affaires en donnant envie au client d’acheter !
Issaka : Le Visual Merchandiser, c’est la personne qui va allier esthétique du design retail et technique commerciale dans le but de faire du chiffre d’affaires. Personnellement, je suis sur un poste de Chef de Projet, j’ai donc une partie de management et de pilotage des équipes qui s’ajoute à mon savoir-faire de Visual Merchandising !
Quelles études avez-vous faites pour devenir Visual Merchandiser ?
Sandra : Après mon BAC ES, je me suis dirigée vers les domaines de l’art et du merchandising. À l’époque où j’ai découvert ce métier, on appelait les Visual Merchandising des « étalagistes ». Il y a eu un boom de popularité sur ce métier, mais encore aujourd’hui, il y a peu d’écoles en France qui permettent de l’enseigner. J’ai pu intégrer l’école La Fabrique (ex Negocia), l’une des plus connues d’entre elles, pour suivre une formation qui durait normalement 3 ans. Je n’ai fait que 2 ans à La Fabrique, car j’ai eu la chance d’être embauchée suite à mon alternance chez Minelli. J’ai donc privilégié le terrain pour continuer à me former ! Cela m’a d’ailleurs permis d’être confortée dans mon choix de carrière. Cela fait maintenant 10 ans que j’ai de l’expérience en merchandising.
Issaka : Pour ma part, j’ai commencé mes études avec une licence Information et Communication ! Mais j’ai vite compris que je n’étais pas fait pour rester sur les bancs de la fac… Je me suis réorienté vers le retail, et j’ai travaillé comme vendeur conseil en magasin en prêt-à-porter. C’est notamment chez Sandro, en 2012, que j’ai découvert le Visual Merchandising et que ça m’a attiré. J’ai rejoint comme Sandra l’école La Fabrique en alternance chez Etam. On m’a proposé un CDI, et après mon expérience là-bas, j’ai voulu poursuivre dans le prêt-à-porter en rejoignant l’enseigne Jennyfer. En fait, pour devenir Visual Merchandiser, je dirais qu’il y a deux possibilités : soit tout apprendre sur le terrain, soit suivre une formation. Mais c’est vrai que c’est un métier assez nouveau, les formations ne sont donc pas encore connues de tous !
Le Visual Merchandising, c’est de la vente muette !
Issaka
Pourquoi avoir justement poursuivi dans cette voie ? Qu’est-ce qui vous a motivés ?
Sandra : Moi aussi j’ai découvert le visual merchandising en boutique lorsque j’étais vendeuse, chez Minelli ! J’avais vraiment envie de poursuivre ma carrière dans le monde de la mode, et de me diriger plus particulièrement vers le textile. Ce métier s’est donc présenté à moi et ce qui est génial, c’est que le merchandising est partout, dans tous les points de vente et dans tous les secteurs ! Les possibilités sont nombreuses.
Issaka : J’aimais vraiment le commerce : je faisais de la vente car j’aimais le contact avec les clients, les produits, et le côté mode. A l’époque, je trouvais que le visual merchandising était le bon équilibre entre la mode, le côté esthétique du produit, et l’aspect commercial. En fait, le merchandising, c’est de la vente muette !
Une semaine type pour vous en tant que visual merchandiser, ça ressemble à quoi ? Quels sont vos objectifs ?
Sandra : Je viens aider les équipes à appliquer en point de vente les fameuses guidelines merchandising des marques. Parfois, certaines équipes peuvent être frileuses à l’idée d’adapter les planogrammes, alors que c’est souvent nécessaire… C’est là tout l’enjeu de mon métier, le management des unités commerciales : il faut que j’aide les équipes à suivre le cadre imposé par la marque, tout en l’adaptant si besoin, notamment par rapport à la géographie (un magasin dans le sud ne mettra pas forcément en avant les mêmes produits qu’un magasin dans le nord), la clientèle, le flux en magasin, etc… C’est un juste milieu à trouver, tout en gardant toujours en tête qu’il faut vraiment se mettre à la place du client pour avoir un merch parfait !
Issaka : Quand je commence la semaine, je prends toujours la température auprès des équipes. J’essaie de voir si quelqu’un a des problématiques particulières, des points sur lesquels je peux aider. Je consulte les comptes-rendus des visites en magasins pour observer les actions des Visual Merchandisers et le suivi effectué sur les points de vente. Ensuite, j’analyse les chiffres et KPIs de ma team, pour voir si les objectifs sont atteints. Enfin, je gère les échanges avec le client sur les sujets en cours et le programme de la semaine qui va suivre. Il m’arrive aussi régulièrement de suivre les équipes sur le terrain. J’en ai besoin : ça me permet de garder une proximité aussi bien avec les Visual Merchandisers, qu’avec les équipes des magasins, et avec le terrain. Ça me permet aussi de continuer à m’exercer en tant que Visual Merchandiser !
Issaka est mon pilier de communication : il est vraiment mon lien entre l’agence visual merchandising TechSell, et le client.
Sandra
Comment se passe la relation entre vous deux ?
Sandra : Issaka est mon pilier de communication : il est vraiment mon lien entre TechSell, et le client. Je travaille pour TechSell et je ne suis pas en contact direct avec le client, c’est donc très important pour moi d’avoir ce lien grâce à Issaka. On fait également ensemble les tournées sur mes magasins, je lui présente mes plans d’actions pour qu’il comprenne tout ce que j’ai pu mettre en place. Sa présence est très importante car il peut m’apporter un regard extérieur et propose des choses auxquelles je n’avais pas forcément pensé !
Qu’est-ce qui vous plaît dans le métier de Visual Merchandiser ?
Sandra : Principalement le partage et la communication avec les équipes. Personnellement et comme Issaka, j’ai du mal à rester derrière un PC toute la journée, j’ai vraiment besoin d’être sur le terrain pour profiter du dynamisme et des échanges qui peuvent s’y produire. Chaque magasin est différent, je dois m’adapter au point de vente mais aussi aux équipes, car certaines ont besoin de plus d’accompagnement ou de formation que d’autres. J’ai d’ailleurs pu moi-même me former afin de devenir Formatrice : j’ai adoré ça. Former et donner les clefs pour réussir est très satisfaisant. Mon but c’est que mes équipes deviennent autonomes !
Issaka : Moi aussi, c’est clairement le partage avec les équipes. Je travaille avec une équipe de 8 Visual Merchandisers, dont Sandra, qui ont des problématiques et des niveaux différents. C’est vraiment ce partage avec eux qui me permet de grandir professionnellement. Inconsciemment, ils me challengent lorsqu’ils me posent des questions et me remontent leurs soucis ! C’est ce qui me motive au quotidien, car il faut que je trouve des solutions pour eux !
Quelles sont les qualités nécessaires selon toi pour être Visual Merchandiser ?
Sandra : Il faut d’abord être créatif, car c’est un métier très visuel, et il faut donc connaître l’histoire de la mode dans le cas du prêt-à-porter. Il faut également être organisé : on est autonome et on gère notre planning de tournées terrain nous-mêmes. Il faut savoir s’adapter, et enfin, aimer les chiffres et les analyses : ce sont eux qui permettent de crédibiliser toutes nos actions ! C’est un métier à la fois subjectif, et très objectif !
Issaka : Techniquement, il faut en effet avoir une sensibilité mode. Il faut aussi avoir un côté très commercial évidemment. Et au-delà de ça, il faut avoir un bon savoir-être : le Visual Merchandiser travaille sur le terrain, avec des équipes complètement différentes les unes des autres, il faut donc qu’il communique et soit très pédagogue afin de transmettre des informations, des standards et des guidelines. Les Visual Merchandisers doivent donner du sens et des explications aux équipes qui travaillent en magasin pour leur faire accepter, parfois, quelques changements merchandising. On vient dans leur boutique, « chez eux », donc il faut amener nos suggestions comme il faut !
Pourquoi avez-vous choisi de travailler chez l’agence de marchandising TechSell ?
Sandra : Je cherchais précisément un poste de Visual Merchandiser dans le prêt-à-porter. J’ai vu l’annonce de TechSell qui indiquait qu’on pouvait travailler pour une enseigne lifestyle/sportswear dans la région parisienne : j’ai tout de suite été attirée. L’offre m’a donc tapé dans l’œil, mais c’est mon premier entretien qui m’a permis de confirmer mon envie de rejoindre l’agence TechSell : j’ai senti que le feeling passait vraiment ! Enfin, un point important, rejoindre une agence permet d’agrandir son réseau et de maximiser ses perspectives d’évolutions !
Issaka : C’était une expérience différente de ce que j’avais pu connaître auparavant. Je ne savais même pas qu’on pouvait externaliser le Visual Merchandising ! J’ai soif de nouveaux challenges, travailler pour adidas m’attirait forcément, j’ai donc sauté sur l’occasion. En plus, à l’origine, je postulais sur un poste de Visual Merchandiser… et on m’a finalement proposé celui de Chef de projet VM : c’était une très bonne surprise qui m’a permis d’évoluer.